La jeune figure montante de la nouvelle garde catalane porte un regard acide, mais non dépourvu d’humour, sur l’objectivation du corps féminin dans les réseaux sociaux. Selon un dispositif qui ne laisse rien au hasard et un protocole chorégraphié au cordeau, Candela Capitán joue à merveille des codes de la représentation, quitte à nous déstabiliser ! Ici, cinq danseuses filiformes se contorsionnent devant un écran plat posé au sol, visages éclairés par leur smartphone, sur une bande-son originale de Slim Soledad. Chaussées de cuissardes blanches à hauts talons, leurs silhouettes enveloppées d’un justaucorps hyper-moulant en Lycra rose vif multiplient les acrobaties suggestives et les poses alanguies, reprenant les codes du strip-tease. Sans effeuillage, mais avec un aplomb qui prend le risque de brouiller la frontière entre réalité et virtualité, et de nous promener entre amusement et voyeurisme... SOLAS agit à la fois comme une sonnette d’alarme face à la banalisation du corps féminin, une mise en abyme de son image et sa reconquête dans un monde hyper-connecté. L’engagement féministe de l’artiste ne fait aucun doute, dénonçant la monétisation des corps des femmes, leur réduction à un symbole érotique dans les mondes réels et virtuels.
Les représentations à Marseille reçoivent le soutien de l’Institut Ramon Llull